Los mejores textos de los estudiantes de la Université de Nantes, aquí en "Galdós vive"

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Un texto de Galdós llevado a la gran pantalla

mercredi 5 mai 2010

( Sujet 19 ) La photographie.

Ben voulait me montrer une photo de mes parents. Il l'avait gardée durant toutes ces années et pour finir était arrivé le jour de m'en faire prendre connaissance. J'hésitai avant de lui dire que cela me faisait peur de la voir. Je ne voulais pas que s'ouvre devant moi cet abîme, mais Ben insista sur le fait que je devais le faire. "Ce sont tes parents", dit-il. Lucie me prit avec la force de la main.
La vérité existe, indépendamment du fait que tu veuilles l'accepter ou non. Il ne sert à rien de refuser de la reconnaître. Pour finir, j'acceptai, à la fois plein d'appréhension et curieux. J'étais sur le point de pleurer, mais je ne le pouvais pas. Au bout d'une éternité je me décidai à tendre la main.
Sur la photo on voit un couple. Les deux sont très jeunes. Elle, a dix-neuf ans, je l'ai entendu dire à Ben. L'autre plus, peut-être vingt ans, vingt et un comme beaucoup. Je contemple l'image depuis une distance infinie. Les deux me semblent pleins d'attrait et de vie.
Lui est vêtu comme un soldat républicain, très souriant, et elle a une fronce au bras. C'est un jeune garçon très élégant, un brun, d'un visage aiguisé avec un nez fin, assez fringant. Peut-être est-ce mon imagination, mais on les voit très amoureux, surtout elle. Visiblement elle est enceinte. De moi. Elle a de grands yeux, très noirs, quelque peu tristes, et une des mains reposées sur le ventre. Lui tient un pied au-dessus du robinet d'une fontaine en pierre sur laquelle on peut lire: République espagnole, 1934.
"Ce ne sont pas mes parents", ceci fut ce que je dis en regardant Ben et Lucie. "Mes parents sont les vôtres". Je me sentis très apaisé après avoir dit cela et je n'eus plus envie de pleurer. Ils le vivaient sûrement plus difficilement que moi. Je rendis la photo à Ben parce que je ne savais pas quoi faire avec. Il était évident qu'il me l'avait donnée pour que je la garde, mais il n'osait pas me le dire. Pour finir il affirma: "C'est la tienne. J'attends depuis des années le bon moment pour te la donner. Je te prie de l'accepter".
Cela m'était sensiblement impossible. Cela me faisait peur de prendre la photographie. Je restai comme j'étais, sans dire un mot.
"C'est bon, comme tu veux"- dit Ben. Pour lui aussi c'était un coup très amer. "Je la laisserai reposer dans les archives, dans un dépôt, comme jusqu'à aujourd'hui".
Son sentiment du devoir le fit grandir: "Avec ou sans photo, ta mère est Thérèse Quintana; ceci, je ne peux rien y changer".
Il appuya le bout du doigt sur la date inscrite sur la superficie du papier mat. Au-dessus de la photo se détachait le visage enfantin de la milice. Ben déplaça légèrement son doigt jusqu'à la droite et durant un moment je crus qu'il allait s'emporter: "Et ton père, Umberto Pietri" mais je ne dis rien. Je commençai à sentir un désir vif de pleurer mais je restai incapable de le faire.
J'avais la gorge très sèche et qui me grattait comme si elle était obstruée par du sable.

Charlène Aubert - Nantes

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