Los mejores textos de los estudiantes de la Université de Nantes, aquí en "Galdós vive"

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Estudiantes InfoCom de la Université de Nantes y periodistas envían sus comentarios sobre El abuelo

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Un texto de Galdós llevado a la gran pantalla

mercredi 5 mai 2010

Oublier les mots ?

- Bien, que se passe-t-il ici ? - demanda don Ramón en étirant le col jusqu'au lieu concerné.

Silivia se mis debout et se racla un peu la gorge. Ensuite elle fit un sourire forcé.

- En fait, Verónica dit que, pour elle, les livres et les mots écrits la laissent indifférente, que ce qu'elle aime vraiment c'est la télévision.

- La télévision c'est une invention pour les idiots ! - s'exclama don Ramón avec une certaine véhémence. Ça sert seulement à faire perdre du temps aux gens !

- Á la télévision il y a des programmes superbes – dit Rodrigo Pérez - , des programmes abondant d'images précieuses.

- Regarde, fils : tout ce qui apparaît à la télévision est léger et superficiel. C'est réalisé dans le seul but de te retenir dans ton fauteuil jusqu'à ce qu'arrivent les annonces publicitaires. Il n'y a aucune réflexion, il n'y a aucune intention d'aller au fond des choses.

- Parfois il y a de bons films ! - dit Vérónica.

- D'accord, parfois ils passent de bons films, mais cela c'est du cinéma, le cinéma qui passe à la télévision. Et c'est mieux de regarder du cinéma dans une grande salle.

- De toute façon … - commença Mario avec une certaine difficulté – si ce qui nous plaît à tous sont les images, le cinéma et la télévision, peut-être c'est parce nous sommes fatigués des mots.

- Nous sommes ? - demanda don Ramón commençant à être irrité. Á qui te réfères-tu avec ce « nous sommes » ?

- Et bien à nous , à la population jeune, à la population des collèges, des institutions – dit Mario. Peut-être que le mot n'a plus d'utilité. Peut-être… - il s'interrompit un instant et se mordit les lèvres comme s'il était sur le point de dire une énormité - , peut-être, tout ces livres d'études sont passées de mode et on devrait enseigner les choses d'une autre manière...

Le garçon s'interrompit un instant. La classe entière était pendu à son discours.

- D'une autre manière ? De quelle manière, Mario ? - demanda don Ramón.

- Je ne sais pas, avec … des images. Peut-être devrait-on enseigner avec des images, comme le cinéma et la télévision. Peut-être devrait-on... -il s'éclaircit la gorge - , devrait-on oublier les mots.

- Oublier les mots ? - rugit don Ramón.

Don Ramón se passa la main dans la barbe pour terminer par se pincer fortement la lèvre inférieure, comme s'il désirer fortement se l'arracher. Mario était un élève désastreux, pour tenir la rare habilité de le mettre hors de soi.

- Regarde, Mario – commença-t-il -, le mot est précisément ce qui fait de nous des hommes, ce qui nous différencie des singes, des porcs, des chevaux. Sans le mot nous ne sommes rien, ni même un des ces esclaves en pagnes qui vivent dans la forêt, parce que même eux communiquent entre eux avec des mots et pensent avec des mots et font des plans pour aller chasser et pour construire leurs maisons avec des mots.

- Bien, je n'ait pas dit que... - commença Mario, mais don Ramón fit comme s'il ne l'avait pas entendu.

Jesús Carazo, El mal de Gutenberg, 2002

Celia Schwanengel - Nantes

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